Communiqué de presse du 22/10/2022 par l’Union Calanques Littoral « UCL » que je relais bien volontiers comme adhérent (privilège suite entretien avec H.A.).
Cassis Cortiou : rejet assainissement, un cocktail fabuleux par H. Augier : professeur en sciences de la mer, ancien président de l’Université et laboratoire de Luminy….
• Hydrocarbures : 16 hydrocarbures, notamment anthracène, benzoanthracène, benzofluranthène, chrysène, fluorène, naphtalène, phénanthrène.
• Matières en suspension totales, facteurs de perturbation de la photosynthèse et colmatage des branchies.
• Détergents, plus particulièrement les tensio-actifs
• Hydrocarbures : 16 hydrocarbures, notamment anthracène, benzoanthracène, benzofluranthène, chrysène, fluorène, naphtalène, phénanthrène.
• Composés benzéniques : au nombre de 6.
• Phénols : 4 alkylphénols.
• Métaux toxiques : argent, cadmium, chrome, cobalt, cuivre, étain, dont 3 organoétains, fer, lithium, manganèse, mercure, molybdène, nickel, plomb, titane, uranium, vanadium, zinc.
• Métalloïdes toxiques : antimoine, arsenic, bore.
• Polychlorobiphényles, PCB : 7 PCB ont été relevés, mais il doit y en avoir plus.
• Sélénium.
• Phtalate.
• Polybromodiphényléthers, perturbateurs endocriniens.
• Substances pharmaceutiques. Des concentrations élevées à très élevées de résidus de substances pharmaceutiques ont été mises en évidence dans les rejets de Cortiou. Il s’agit essentiellement d’antiinflammatoires non stéroïdiens (aspirine, diclofenac, naproxène, ibuprofène, kétoprofène, etc.), d’antidépresseurs (amitryptiline, diazépam, nordiazepam, carbamazépine), de l’hypolipémiant le gemfibrozil et de diverses autres substances telles que la caféine et le paracétamol.
Ces substances ont été mises en évidence non seulement dans la phase dissoute mais également dans la phase particulaire. On les retrouve d’ailleurs dans les sédiments. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont présents à fortes concentrations, de l’ordre du µg/l, 250 µg/l pour le paracétamol. Les taux d’antidépresseurs sont moins élevés, de l’ordre de la dizaine de µg/l, 6 µg/l pour la carbamazépine. Ces résidus de médicaments sont à l’étude en ce qui concerne leur impact sur la biosphère marine.
Des investigations n’ont pas été réalisées dans les effluents de Cassis et La Ciotat, mais on peut supposer que pas mal de ces polluants doivent s’y trouver, en moins grand nombre et à des concentrations plus faibles bien évidemment.
• Perturbateurs endocriniens et résidus de pilules contraceptives : ils n’ont pas été étudiés dans les effluents urbains rejetés dans les Calanques. Cependant la métropole d’Aix-Marseille-Provence a chargé son Comité scientifique de dresser une liste des composés à prendre en compte.
J’ai été invité à y participer en tant qu’expert, à l’initiative de Monsieur Roland Giberti, Vice-Président de la métropole. La prise en compte de ces substances révèlera très certainement leur présence dans les effluents, notamment de Marseille, compte tenu du nombre élevé d’habitants reliés à la collecte des eaux usées de la cité phocéenne et des communes avoisinantes.
On compte parmi ces substances les POP (Polluants Organiques Persistants), encore appelés « les douze salopards » (Aldrine, dieldrine, DDT, chlordane, Endrine, heptachlore, toxaphène, mirex, hexachlorobenzène, dioxines et furanes, PCB), certains pesticides, des agents plastifiants, les parabènes, le triclosan, etc. Les résidus de pilules contraceptives oestrogènes et progestagènes occupent une place spéciale et particulièrement inquiétante. Ils sont responsables d’une féminisation des poissons (développement d’ovules dans les testicules). Le phénomène a été observé à l’étranger mais aussi en France. Certaines espèces de poissons dans le Rhône et la Seine, mais aussi en mer, notamment au niveau de l’estuaire de la Loire (flets) et de la côte basque (mulets.
Si des braconniers ont été condamnés, par le Tribunal correctionnel de Marseille, à verser au Parc national des Calanques, 350.000 euros (52.000 euros après appel), pour avoir prélevé des oursins, des poulpes et des poissons dans le PNC.
Combien devrait verser la Métropole Aix-Marseille-Provence pour son rejet à Cortiou d’effluents pollués sortant de la station d’épuration déficiente, dont elle a la responsabilité ?
L’ensemble des réseaux d’assainissement sont concerné dans les périmètres bordant la mer…
Henry Augier.
PS : Publication sous 48 heures par la Loupe de l’inventaire sous le titre : « Parc National des Calanques un vaste cloaque « .
Les impacts : Boues rouges (Bayer) – La canalisation un ouvrage qui menace ruine – Nouveau procédé de fabrication : composition des rejets actuels inconnus – Assainissement – Galerie de la mer (décharge Mangegarri).
Programmation d’une plongée avec les pros afin de recueillir et analyser ce qui circule à la sortie du tuyau. Notre préfet depuis 3 ans n’a plus convoqué la Commission Mer et ne communique en rien. Nous devrons le faire comme en 2015 ? A suivre.
Michel Mazzoleni.