ALTEO : ECHEANCE 24/07/2020 – OFFRE INFRUCTUEUSE ? LE RÔLE DE RIO TINTO ALCAN UN PRÉDATEUR ?

20 Juil

La situation juridique :

  • Redressement judiciaire d’Alteo 12/12/2019.
    • Offre de reprise, annonce déposée par les administrateurs judiciaires à échéance du 24/07/2020.
      • Dépouillement, validation des réponses.
      • Début septembre remise de la meilleure offre si elle existe au Tribunal de Commerce.
        • Décision des juges :
          • Continuation ou liquidation ?

 

  • Alteo Holding, procédure de sauvegarde accélérée au 18/12/2019.
    • Echéance 12/06/2020.

Les décisions de Rio Tinto Alcan :

Gardanne n’étant pas un « business » qui rapporte, a été sacrifié au détriment de la culture industrielle de 120 ans.

  • Des investissements et choix de qualité auraient permis d’éviter des conséquences environnementales, elles pouvaient être maitrisées.
  • La fusion d’opinions des services de l’Etat et des actionnaires d’Alteo ont permis de préserver des intérêts particuliers de l’entreprise et des actionnaires.
    • Les autorités n’ont vu venir ou pas voulu voir venir qu’elles étaient manipulées.
  • UCL a engagé auprès de la Cour Administrative d’Appel de Marseille 3 recours et obtenu :
    • Rejets en mer dérogatoires pour décembre 2019 au lieu de 2021.
    • La reconnaissance de la justesse de ses arguments.
  • Aucune solution concrète de reconversion depuis 2012 n’apparait.
  • Dans l’hypothèse où la liquidation serait imposée il convient de réclamer à RTA le remboursement :
    • Aides publiques et avantages redevance sur l’eau (Loi Finance 2012 soit 11 M/€ an).
    • Démantèlement et dépollution des sites (Montebourg 2014) à parfaire 200 M/€.

Nos alertes financières, économiques aux Autorités et CSS Alteo :

Le manque de rentabilité de l’usine est en cause dans la prise de décision de déposer le bilan par RTA/HIG.

La reprise par Alcan en 2003, puis de Rio Tinto en 2007. Les performances industrielles et financières de l’usine de Gardanne n’étaient donc pas inconnues.

  • De 2013 à 2018, les pertes d’exploitation cumulées : 59 235 437,00 (le niveau de mesures de l’activité). Capital social 60 M/€. Consommé.
  • L’organisation de la cession de 2012 avec comme partenaire HIG un Fonds d’Investissements de Miami impose aucun rôle décisionnaire à ce dernier :
    • Acte notarié, cession partielle d’actif, traité d’apports, les éléments incontournables sur le rôle de chacun des partenaires.

La stratégie apparente était : comment supprimer un concurrent, le dépouiller de ses actifs soit près de 4750 brevets et licences de l’ex Pechiney.

  • 9 alumineries dont une partie concurrente directe de Gardanne, construites depuis 2012.
    • RTA pouvant louer les brevets, engineering et fournir le minerai de bauxite à qui bon lui semble.
  • Vente de 3 usines à IMERYS Aout 2016 pour 80 M/€, le titre de notre contribution publié chez Mediapart : Se recentrer sur Gardanne seule un vaste « bras d’honneur se profile ». Un silence assourdissant en réponse.

Quelques éléments : depuis 1880 la famille Rothschild et sa banque réalise un Monopoly par la puissance de la finance :

  • Via les fusions acquisitions, RTA est devenu après le rachat d’Alcan le n° 1 mondial devant le russe Rusal et l’américain Alcoa. Chinalco devient actionnaire de ce Monopoly en 2009. Ils sont tous incontournables.
  • Mieux d’un long discours, les éléments d’informations financiers :
  • https://www.zonebourse.com/RIO-TINTO-PLC-9590196/fondamentaux/

RTA et ses démêlés avec la justice des réalités : plainte anti trust, piratage informatique, espionnage industriel avec arrestation d’employés pour espionnage.

QUE PESAIT L’USINE FACE A CE PREDATEUR ?

Qui pourrait croire que nos élites ne discernaient pas la stratégie dès 2012 ?

Ne jamais avoir engagé d’études de reconversion est un crime contre l’emploi :

  • Les prédateurs en action ont réussi à ce qu’il ne reste à Gardanne aucun patrimoine pour bâtir l’avenir. Dès 2012, les syndicats (Secafi) doutaient de la volonté de RTA à continuer une aventure industrielle.

L’offre de reprise de l’activité à échéance du 24/07/2020 consacre la fin des engagements de Rio Tinto Alcan et de Hig le fonds d’investissements.

Quant à l’inconséquence en matière financière et économique des autorités aucune réponse à nos différentes interrogations.

Les coûts environnementaux exorbitants mis à la charge d’Altéo seraient la conséquence de ses difficultés économiques, les chiffres sont dérisoires :

  • Investissements brut 50 M/€ depuis 2013.
    • Subvention agence de l’eau 18 millions d’euros plus Veolia.
  • Coût pour l’industriel 32 M/€ soit amortissement 4 M/€. An.

Parallèlement, la redevance sur l’eau a diminué de 11 millions d’euros an (loi de finance de 2012). Artifice qui sera épinglé par la Cour des Comptes en 2015.

Tout comme l’absence dans les comptes sociaux d’une provision pour démantèlement et dépollution des sites ICPE. Estimation à parfaire de 2014 par le ministre du redressement productif A. Montebourg soit 200 millions d’euros.

Alteo a déposé son bilan sur ses seuls critères financiers de rentabilité.

Depuis 2012, les autorités et le comité d’entreprise Alteo ont reçu le rapport des experts Secafi se prononçant sur le montage, verdict : Opération non viable.

Nos avis complets dès 2015 lors des Commissions de Suivi du Site Alteo et à l’enquête publique puis le 24/11/2018 sont restés sans suite.

Rappel du déroulé de la stratégie pour supprimer le concurrent Pechiney :

  • 2003, rachat par Alcan de Pechiney.
  • 2007, Opa de 38,1 milliards de $ de Rio Tinto sur Alcan.
  • 2012, Création Altéo, conditions et modalités imposées par RTA/HIG.

L’histoire de l’usine malheureusement pour ses emplois était écrite, compte tenu des pertes qui s’élèveront au 31/12/2019 au niveau du capital social de 60 M/€.

Nos politiciens et industriels n’ont même pas même pas (à notre connaissance) tenté une étude de reconversion d’un pôle alumine intégrant les produits technologiques tout affairé à réaliser une bonne affaire à moindre coût en déposant le bilan.

Qui peut croire la fable qui consiste à désigner Union Calanques Littoral comme des fossoyeurs d’emplois pour des exigences environnementales démesurées, la lecture des chiffres à minima clos le débat. UCL a agi en fonction des réalités et à juste titre afin de dénoncer les carences de tous ordres d’une usine anarchique.

Michel Mazzoleni. Représentant UCL à la Commission de Suivi du Site Alteo. Ancien directeur financier au sein d’un groupe international.

Henry Augier. Président UCL.  Maître de Conférences honoraire, docteur d’Etat.

Ex Directeur du laboratoire de biologie marine fondamentale et appliquée à la faculté des sciences de Marseille-Luminy. Ex Conseiller scientifique au Parc national de Port-Cros et au Conseil de l’Europe.

 

Simiane Collongue le 19/07/2020

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