ENQUÊTE PUBLIQUE ALTEO TRONQUÉE – INCOMPLÈTE- OCCULTE LES QUESTIONS.

17 Juil

Communiqué  de presse par Union Calanques Littoral :

Nous dénonçons ! Enquête publique Alteo tronquée et incomplète

Comme suite à la décision du tribunal administratif de Marseille qui était défavorable aux intérêts de l’industriel Alteo, concernant ses rejets en mer et ses dépôts à terre polluants, le préfet a décidé l’ouverture d’une enquête publique qui s’est déroulée du 6 mai au 7 juin 2019.

Nous venons de prendre connaissance avec étonnement, du document des Commissaires enquêteurs, dont le contenu est tronqué et incomplet !

Pour cela, il convient de se référer à l’arrêté préfectoral du 10 avril 2019 dont l’objet était le suivant :

« Enquête publique sur le complément de l’étude d’impact réalisée par la société ALTEO Gardanne sur l’appréciation des dangers et inconvénients environnementaux et sanitaires cumulés de l’usine d’alumine de Gardanne et des installations de stockage de déchets de résidus minéraux sises au lieu-dit « Mange-Garri » à Bouc-Bel-Air ».

Contenu tronqué.

Il est bien dit dans l’arrêté préfectoral : « l’appréciation des dangers et inconvénients environnementaux et sanitaires cumulés de l’usine d’alumine de Gardanne » et « des installations de stockage de déchets de résidus minéraux sises au lieu-dit Mange-Garri à Bouc-Bel-Air ». Il s’agit bien de l’ensemble des impacts à la fois sur le milieu marin et sur le milieu terrestre qui sont indissociables. D’ailleurs, la décision du tribunal est essentiellement basée sur le rejet des effluents pollués dans les eaux du Parc national des Calanques ! C’était même le motif principal de la décision de justice ! Comment a-t-il été possible de l’escamoter et pourquoi !

Union Calanques Littoral a déposé à l’enquête publique, à ce sujet, un abondant dossier qui n’a été nullement pris en compte par les enquêteurs et qui était pourtant au cœur du problème, avec des arguments scientifiques étayés et incontestables. Comment ce fait-il que ce volet très important des nuisances de l’usine de Gardanne sur le milieu marin ait été totalement ignoré des enquêteurs ?

Nous le dénonçons haut et fort !

Contenu incomplet.

 Le document déposé à l’enquête publique par UCL comportait aussi une argumentation concernant les nuisances à Mange-Garri. Là aussi les enquêteurs n’en ont pas tenu compte. Ils se sont contenté d’écrire qu’UCL avait déposé un gros dossier !

L’ont-ils lu ? Il apparaît que la vérité, d’après les enquêteurs, ne peut venir que d’organismes officiels abondamment cités.

On en oublie que les associations sont composées de femmes et d’hommes de terrain de grande expérience et que certains adhérents peuvent même être d’un niveau de connaissance aussi élevé que les officiels.

Ainsi notre association qui a une démarche de nature scientifique a soulevé de nombreux points obscurs de l’impact de ces déchets industriels, de cette décharge mal contrôlée, sur l’environnement et la population riveraine. Nous avons signalé, entre autres :

L’analyse d’échantillons de poussières a montré qu’ils contenaient de l’hydroxyde et de l’oxyde d’aluminium (travaux de Noack et Mangebeau). Un tel résultat préliminaire devrait conduire à des études plus approfondies, sachant le pouvoir toxique que peuvent avoir les dérivés de l’aluminium sur la santé, notamment au niveau du métabolisme cellulaire (cf. Augier 2007)

Le rôle soupçonné néfaste pour la santé des riverains des particules a été confortée par une étude récente d’AIR PACA (2018). Cet organisme, agréé par le ministère de l’environnement, a réalisé une campagne de surveillance autour des sites de Gardanne et Bouc Bel Air, sous influence des dépôts industriels de Mange-Garri. Cette étude, réalisée de février 2017 à février 2018, sur 7 points de prélèvements a révélé :

° La présence de particules fines en suspension (PM) dont les valeurs s’échelonnent de 16 à 25 µg/m3 pour les particules PM 10 et de 9 à 12 µg/m3 pour les particules PM 2,5.

° L’influence des sites industriels (dépôt de Mange Garri, Usine d’alumine de Gardanne) sur cette pollution particulaire.

° Les particules PM 10 peuvent pénétrer dans l’appareil respiratoire et les particules 2,5 s’introduire dans les alvéoles pulmonaires.

° La charge en particules de l’air est aggravée par les vents et notamment par l’envol de poussières par vents forts.

° Les particules peuvent être chargées en métaux, notamment par l’aluminium, ce qui n’est évidemment pas étonnant pour une usine qui fabrique de l’alumine.

. Malgré un certain nombre de mesures d’étanchéité des bassins de stockage, il n’est pas exclu que la nappe phréatique soit contaminée par les composés toxiques contenus dans les dépôts des différents bassins. Cette hypothèse est confortée par la consultation des documents disponibles (rapport ANTEA n° 89216/A de juillet 2017, rapport Santé Publique France, d’avril 2017).

Une expertise est souhaitable, tenant compte notamment du régime des pluies. Elle devra rechercher s’il existe des défauts d’étanchéité et d’éventuelles percolations et infiltrations, à caractériser et à localiser.

Un contrôle de l’état fonctionnel des drains est aussi à prendre en compte. La question est importante, dans la mesure où il s’agit de réserves d’eau utiles dans le cadre de sa raréfaction liée au changement climatique.

. Les renseignements concernant la charge en soude des dépôts ne sont pas donnés, ni les conséquences de la présence de ce produit toxique, notamment lors des envolées par grand vent. Les pH élevés confortent cette hypothèse.

Tous ces renseignements, et bien d’autres, sont contenus dans le document déposé par UCL à l’enquête publique et qui n’ont pas été pris en compte.

Situation financière d’Alteo et budget prévisionnel de démantèlement de l’usine et dépollution des terrains (dossier déposé à l’enquête publique par notre expert Michel Mazzoleni) n’ont pas été pris en compte. Cet aspect est pourtant indissociable du dossier Alteo.

Nous ne manquerons pas de dénoncer le contenu tronqué et incomplet du rapport des enquêteurs au tribunal administratif de Marseille par le canal de notre avocat.

 Le Conseil d’Administration et le président Henry Augier

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