BOUES ROUGES : RIO TINTO ALCAN – VISION – CONCEPT DE SES ALUMINERIES.

29 Nov

GARDANNE 120 ANS D’HISTOIRE – UN HÉRITAGE – MAIS AUCUN AVENIR FACE AUX ALUMINERIES DE 4 -ème GÉNÉRATION ?

Le 25/11/2018, j’ai sollicité l’avis de la direction  et syndicalistes d’Altéo un sujet qui revêtira une importance cruciale, question : l’usine est -elle adaptable ? Aucune réponse.

 Rio Tinto Alcan « peaufine son concept opérationnel d’aluminerie de 4 -ème génération ce qui pourrait condamner irrémédiablement Gardanne au-delà d’un certain nombre de considérations économiques, financières et de pollutions.

Rio Tinto Alcan, Rusal, Chinalco et Alcoa, les incontournables donneurs d’ordres financiers Rothschild et Rockefeller s’activent, ils détiennent plus de 70 % de la filière mondiale de l’aluminium, mines, alumineries, usines d’aluminium etc.

Participations directes, accords croisés, leurs contrôles du marché, ils ont décidé et l’on assiste à l’effacement programmé de nos usines en Europe, Gardanne apparait sans avenir face à ce concept et après 120 ans, Pechiney a été effacé.

L’inertie et l’attentisme des autorités Françaises, des dirigeants et syndicats d’Altéo, ces attitudes conduisent inexorablement à une cessation d’activité, un cumul d’handicaps sont présents et pour lesquelles nous ne cessons d’alerter.

Conserver une indépendance nationale de production d’alumines passe par l’examen de la situation, s’adapter au marché pour agir face aux réalités.

Position de l’Union Calanques Littoral exprimée en date du 28/11/2018 par son Conseil d’Administration :

  • Arrêt du rejet liquide en mer dans le Parc National des Calanques, en traitant les effluents toxiques à l’aide d’une station d’épuration performante pour traiter la totalité des 83 polluants et en accordant un délai de 2 ans à l’industriel.
  • Arrêt des dépôts à terre dans un délai de 3 ans, conjointement avec l’installation d’une unité de traitement et de recyclage des dépôts à terre.
  • La construction d’une nouvelle usine propre, sans aucun rejet, ni dépôt UCL ne serait pas opposée mais ce n’est pas de sa compétence, il existe un écueil majeur :
    • Le coût d’importation du minerai de bauxite en provenance de Guinée ne permet pas Gardanne d’être rentable, structure du prix :
      • Source douane, importation CAF Fos 35, 00 € la t.
      • Manutention navire, stockage à terre, mise sur wagon, transport par rail jusqu’à Gardanne, estimation 15 €.
      • Quantité 1 million de tonnes, coût 50 € la t. Vous lisez bien.

Ces coûts logistiques chroniques le danger mortel de Gardanne, une bagatelle qui permet de constater en résultat courant de 2013 à 2018 aux alentours de 70 millions de pertes.

Obligation d’achat du minerai de bauxite, siège social de CBG au Delaware (paradis fiscal) aux clauses et conditions de RTA actionnaire à 25 % d’Halco.

La sagesse devrait conduire à l’étude d’un Contrat de Transition Ecologique (CTE) reconversion du site afin de mobiliser les moyens humains et financiers, définir les perspectives via des projets concrets apparaît raisonnable en l’état.

Le portage de 2012 organisé par RTA avec HIG (fcpr) n’est qu’un sursis qui dure un peu plus que prévu initialement. Les objectifs et enjeux capitalistiques pour RTA conserver un savoir-faire de qualité, l’accès à un process industriel, s’approprier 798 brevets exportables et les royalties qui vont de pair.

Des restructurations successives ont conduit à une série de désinvestissements d’usines et installations en raison de leurs désuétudes ou inadéquation avec la stratégie de l’entreprise, maintenir une hégémonie, dicter ses conditions dans l’intérêt des actionnaires, le devenir des salariés la variable d’ajustement.

Gardanne, une exception et pour combien de temps ? Ne nous y trompons pas le seul décideur est RTA, dès la mise au point du process en cours de développement et en production effective mi 2019 « la messe sera dite ».

Nos multinationales s’affairent en Guinée 6 alumineries sont en cours de réalisation, implantations au plus près des mines pour minimiser les coûts de logistique, la main d’œuvre à vil prix pour la production, les clés de la rentabilité.

Rio Tinto Alcan, sa vision : réaliser des alumineries de 4 éme génération.

L’usine d’un futur proche est déclinée dans son document de réflexion de février 2018 en cours de bonification « Espace des Bâtisseurs ».

Une étude dont il faut reconnaitre le réalisme, ce que nous avions suggéré la réalisation d’une usine moderne et technologiques lors de nos multiples alertes dont nous revendiquons le sens des responsabilités sans aucun parti pris.

Description de l’entreprise Rio Tinto, les activités, sa mission et sa vision

Extraits :

L’aluminerie de demain, 4.0 (page 43 à 52).

Le contexte du marché nous oblige à travailler autrement, l’avenir dépend de la capacité à concevoir, à réaliser et à exploiter.

Attrayante pour les employés, à la fine pointe de la technologie et performante, respectueuse des exigences du développement durable, sécuritaire, rentable, dotée d’une gouvernance propice aux synergies et axée sur de nouvelles collaborations entre les employés et les partenaires externes.

Il s’agit d’une démarche qui va au-delà de l’entreprise et qui implique direction, personnel et surtout l’ensemble des communautés, des parties prenantes.

La vision de l’aluminerie de demain est celle d’une installation dans laquelle les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée seront automatisées ou robotisées, tout comme la gestion des flux internes et externes.

En pratique, ce ne sera plus les employés qui s’adapterons à la présence de robots, mais les robots qui seront capables de s’ajuster au degré d’autonomie et d’expérience des employés.

Objets connectés et automatisation augure l’ère de l’intelligence artificielle qui remplacera des tâches routinières plutôt que des emplois.

La nature même du travail est appelé à évoluer en raison de l’apparition d’une matière immatérielle, l’information numérique qui brise la concentration quasi exclusive des efforts sur de la matière pour les orienter sur les données.

Les robots ou les drones ne remplaceront pas les humains, ils faciliteront leurs tâches ou leur permettent d’en accomplir d’autres plus valorisantes.

Il apparait un marché et une industrie en mutation, ce qui a incité les pays émergeant à investir massivement dans la construction d’alumineries.

Les sites de production classiques peinent à affronter la concurrence des pays émergents, les nombreuses fermetures d’alumineries en sont une illustration.

Progresser, croître et surtout durer alors que s’amorce la quatrième révolution industrielle c’est-à-dire celle du numérique, un passage obligé, inévitable.

Une importance inégalée, car elle exige de développer une agilité sans laquelle il sera pratiquement impossible de progresser ni même de survivre dans un environnement concurrentiel impitoyable.

Les outils, les technologies qui permettent cette transition se transforment eux aussi et la gestion du changement en découlant s’avérera difficile, inquiétudes légitimes inhérentes à la fracture numérique et la flexibilisation du travail qui suscitent inévitablement des appréhensions légitimes, voire de la résistance.

Donner du sens à l’innovation technologique, et non l’inverse, envisager l’avenir non pas en faisant table rase du passé mais en s’appuyant sur le meilleur.

La création de valeur est impossible en l’absence de valeurs partagées un document détaillé de 52 pages, la taille et des visions de Rio Tinto Alcan rappelons qu’il s’agit du seul décideur à Gardanne de notre point de vue.

 

Simiane Collongue le 24/11/2018                             Michel Mazzoleni.

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